Ondes Le football
Si être ou ne pas être
A été la question
Que posait le poète
À notre réflexion

Aujourd’hui il n’est plus
Qu’un verbe superflu
Il nous faut reconnaître
Qu’avoir s’est fait le maître

Il a conquis ce monde
Et gradué l’immonde
Avoir ne pas avoir
Est plus approprié
Dans notre société

Si être s’est fait avoir
Et avoir s’est fait être
On est sans se connaître
Et on a sans avoir

Avoir tout est avoir
Et rien n’est épargné
De l’amour au savoir
Pour tout s’approprier

Si la propriété
À conduit nos pensées
Vers une réflexion
Inhibant la raison

C’est que l’Homme ne cesse
De combler sa détresse
Si on se laisse avoir
On laisse notre ego
Au piège mégalo

Si être s’est fait avoir
Et avoir s’est fait être
On est sans se connaître
Et on a sans avoir

Quel est notre avenir
Si ce qu’on est expire
Qu’allons-nous devenir
Si l’on n’est qu’acquérir

Si être en le miroir
Devenu illusoire
N’est plus que le reflet
D’aride cupidité

L’Humanité entière
Est privée de lumière
Car pour combler avoir
On a versé le sang
Depuis la nuit des temps

Si être s’est fait avoir
Et avoir s’est fait être
On est sans se connaître
Et on a sans avoir

Car si le verbe avoir
N’est plus un auxiliaire
Qu’il a pris le pouvoir
En dieu totalitaire

Il nous faudrait refaire
La langue de Molière
Graver en toutes lettres
Que ce mot est un traître

Pour qu’être enfin reprenne
La place qui est la sienne
Si je ne suis qu’avoir
Je n’ai de raison d’être
Que de matière abstraite